
Je lorgne les merveilles sélectionnées par la Maison bruxelloise depuis de nombreux mois. Après avoir enfin craqué et découvert le service, l’atelier et échangé quelques mots avec la souriante Delphine, j’ai eu envie de partager cette bonne adresse à tous ceux qui déménagent, changent leur déco ou simplement aiment les beaux objets. J’ai donc posé quelques questions à Delphine.
La maison bruxelloise, c’est quoi ? Pourquoi ce nom ?
La maison bruxelloise est une boutique en ligne qui propose d’une part, des pièces chinées de grands noms du design ou de géniaux anonymes. De l’autre, des créations de jeunes designers contemporains, fabriquées en petites séries, souvent en auto-édition et la plupart du temps en Belgique. Ce qui m’intéresse c’est vraiment de mélanger les genres, mort au total look.
Je ne sais pas trop d’où me vient le choix du nom, il s’est imposé seul je pense, mais il a beaucoup de sens pour moi. Les maisons bruxelloises, ce sont ces jolies maisons bourgeoises construites dans la deuxième partie du 19e : trois pièces en enfilade, une cage d’escalier latérale, souvent un bel étage. Elles ont été conçues à l’origine comme des maisons unifamiliales mais se retrouvent souvent aujourd’hui divisées en appartements un peu improbables. Ça me plait, elles ont fait leurs preuves, elles ont su s’adapter !

Qui se cache derrière la Maison Bruxelloise ? Quel est ton parcours ? Comment en es-tu arrivée à la Maison bruxelloise ?
J’ai étudié le journalisme, je suis une passionnée de radio. J’ai travaillé plusieurs années comme attachée de presse aux Halles de Scharbeek et à la Balsamine, puis pour une ONG de coopération au développement.
La trentaine commençant, un bébé sous le bras, j’ai ressenti le besoin irrépressible de poncer ! J’avais cette envie très forte d’être en contact avec la matière, j’avais besoin de toucher, de malaxer, de transformer. Ça à été une décision un peu folle, pas très réfléchie. Bien sûr, je chinais déjà beaucoup pour nous, de jolis meubles qui ne demandaient qu’à être décapé et repeint dans notre salon…
À quoi ressemble une semaine type ? De quoi est constitué ton travail ?
Alors là, il n’y a absolument pas de semaine type. C’est ce qui me plaît je crois, mais aussi ce qui est très fatiguant. En gros, je suis seule pour boucler toute la boucle : chiner les meubles, les restaurer, les prendre en photos, les décrire dans un petit texte et les publier sur mon site. Puis, envoyer une newsletter, les poster sur Facebook… Le chemin est parfois long entre le moment où je trouve la perle et celui où elle est accessible sur mon site. Mais je ne me plains pas, je serais très malheureuse de faire de « l ‘achat-vente ». Après, il y a encore toute la partie plus logistique des envois vers l’étranger et des livraisons. J’ai heureusement un copain génial qui s’occupe de ma compta, et une nouvelle stagiaire restauratrice d’art que j’espère pouvoir rapidement engager.

Quels types de pièces peut-on trouver chez toi ? Comment les choisis-tu ?
J’essaie de ne pas m’enfermer dans un style, j’ai un peu de mal avec ce tampon « vintage » que l’on placarde partout pour le moment… Mort au total look, on disait ! Peu importe l’année de fabrication, j’essaie de sélectionner ce qui me plaît, même si je suis inévitablement aussi influencée par ce que l’on voit beaucoup.
Ce qui me fait choisir un meuble ce sont ses proportions, la subtilité de ses finitions, l’intelligence de sa fabrication. Je suis par exemple une grande fan des anciennes étagères String. À chaque fois que j’en restaure ou que j’en monte une, je suis bluffée par tant d’intelligence et d’attention portée aux détails, ça me met de bonne humeur.
Où trouves-tu tes meubles ?
Un peu partout, mais quand même essentiellement en Belgique. Au marché du Jeu de balle évidemment, qui est tout près de mon atelier, mais aussi sur internet, dans les brocantes… Et puis, je commence à avoir des contacts qui me proposent des choses avant d’aller déballer leur stand à 4h du mat. Mais je ne suis pas prête à laisser tomber le côté chasse aux trésors, papillons dans le ventre à l’appui.

Quelles sont tes sources d’inspiration ?
Il y en a beaucoup ! Je m’inspire, par exemple, énormément de l’architecte moderniste Willy Van der Meeren dans le choix des couleurs que j’utilise. C’était un grand coloriste et l’idée des armoires bicolores qui sont sur mon site vient directement de lui. De manière générale, je suis très attirée par ce mobilier d’après-guerre fonctionnel et accessible à tous. C’est aussi cette approche fonctionnelle qui me séduit dans le travail de Mathieu Gabiot. Un univers ludique et efficace et des projets qui s’inscrivent dans un design du quotidien, fabriqué localement, c’est tout ce que j’aime.


La Maison bruxelloise, Atelier ouvert le samedi de 14.00 à 18.00, ou sur rendez-vous, 1, rue d’Andenne, 1060 Bruxelles, 0478/56 18 84.
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